En tant que 1er acteur de la filière viticole, c’est toujours un plaisir pour nous de vous partager notre regard de pépiniériste viticole… Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir pourquoi et comment protéger vos nouvelles plantations viticoles du mildiou !
Le mildiou… Cet ennemi redoutable pour les vignes !
Nous le savons tous, le mildiou est un ennemi redoutable pour nos vignes, et d’autant plus pour les nouvelles plantations !
Aisément identifiable par la présence de lésions décolorées sur les feuilles… Cette algue-champignon se manifeste au niveau des jeunes feuilles, sur la face supérieure par des taches circulaires et jaunies, d’un aspect huileux. Tandis que sur la face inférieure, on surveille l’apparition d’un duvet blanchâtre assez dense, le mycélium. Celui-ci contient les conidiophores qui portent les conidies (spores). Les taches entraînent le dessèchement du limbe et la chute du feuillage.
L’origine du mildiou… De son petit nom latin Plasmora Viticola !
Le terme mildiou s’applique à plusieurs maladies cryptogamiques touchant de nombreuses cultures, dont la vigne. Les épidémies sont provoquées par des agents pathogènes de la classe des oomycètes, microoorganismes aquatiques et pseudo-champignons qui se rapprochent des algues brunes. Cette classe comprend l’espèce Plasmopara viticola, responsable du mildiou de la vigne.
Originaire d’Amérique du Nord comme le phylloxera, l’oïdium et le black-rot, le mildiou est observé pour la première fois en France à Libourne en 1879. Il est aujourd’hui présent dans tous les vignobles du monde.
La formation du Mildiou… Comme le mildiou se développe ?
Voici quelques caractéristiques à connaître sur le développement de l’algue-champignon :
- éclosion avec un minimum de 10 mm de pluie
- température supérieure à 11°C
- optimum autour de 24°C
- période d’incubation entre 4 et 14 jours
- expulsion des zoospores très rapide : 1 heure suffit
L’impact du mildiou
Conséquences du mildiou sur le plantier
Une attaque de mildiou sur une jeune plantation peut avoir de lourdes conséquences en terme de développement végétatif des jeunes plants.
En effet, le mildiou a pour conséquence une défoliation partielle ou totale, voire parfois même une attaque sur les rameaux. La chute des feuilles entraînant un dysfonctionnement de la photosynthèse, le plant ne se développe plus !
Il faut donc absolument préserver le feuillage des plants afin d’assurer une bonne photosynthèse de la plante équivalent à une belle croissance végétative et à une bonne mise en réserve de l’amidon nécessaire au débourrement N+1.
Les effets du mildiou sur les rendements et la qualité des vins
En dégradant les tissus, le mildiou réduit la surface foliaire utile à l’activité photosynthétique et fragilise les sarments, avec pour conséquences :
- Diminution du remplissage des raisins en cours de maturation
- Réduction de la mise en réserve dans les vignes
- Formation de rameaux de petite taille
- Affaiblissement de l’aoûtement des bois entraînant des difficultés à la taille
Les attaques tardives de Plasmopara viticola, peuvent altérer la qualité des jus si des baies infectées sont vinifiées :
- pertes aromatiques
- impression de dureté des tanins
- perte de gras en bouche
- augmentation de l’acidité totale et malique
- renforcement des notes végétales
Comment protéger sa plantation du mildiou ?
Les méthodes prophylactiques
Il est nécessaire d’empêcher l’envahissement des adventices sous le rang afin de limiter l’humidité et les contaminations primaires pour les plants qui sont à ras du sol.
En cas de fort développement, il est nécessaire de rogner les plants afin de les aérer au maximum.
L’utilisation de poches de protection contre le désherbage chimique est à limiter au maximum et doivent être enlevées à chaque traitement afin que celui-ci soit efficace.
De même il est important de vérifier à l’intérieur des poches que le mildiou ne prolifère pas.
Les moyens de lutte
La lutte doit être préventive. Pendant toute la croissance de la vigne, il faudra réaliser un certain nombre de traitements, en fonction de la vitesse de croissance des rameaux et des feuilles, de la fréquence des pluies, de la température, de la pression parasitaire.
Il est nécessaire d’assurer une bonne couverture anti-mildiou associée à une bonne couverture anti-oïdium, notamment les années à forte pression et ce dès les premières pousses de vos plants, à l’aide de produits phytosanitaires homologués sur plantation de moins de 3 ans.
Le mildiou mosaïque : Le cas particulier de fin de saison
Le mildiou prend la forme « mosaïque » en fin de saison, sur les feuilles les plus âgées.
Limiter le mildiou mosaïque c’est préserver son feuillage et favoriser la mise en réserve de l’amidon.
Il est donc important d’assurer un traitement anti-mildiou en fin de saison à base de cuivre, qui favorisera l’aoutement des plantiers.
Vous l’aurez compris, face au mildiou il est nécessaire de préserver le feuillage des jeunes vignes afin de favoriser la mise en réserve de l’amidon indispensable au débourrement en année N+1.
Pour ce faire, il est nécessaire de coupler la protection phytosanitaire aux méthodes prophylactiques afin de protéger les jeunes plantations.
Notre équipe reste bien évidemment à votre disposition pour répondre à vos questions !
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